sábado, abril 14, 2012

Un grand honneur pour Jean Chrétien

L'ancien premier ministre Jean Chrétien a reçu lundi matin l'Ordre du mérite britannique de la reine Élizabeth II pour sa longue carrière politique.

Lundi 13 juillet 2009 matin, Jean Chrétien est entré dans un club très sélect. L'ancien premier ministre du Canada de 1993 à 2003 a en effet reçu de la reine Élizabeth II l'Ordre du mérite britannique pour souligner sa longue et fructueuse carrière politique.

Jean Chrétien rejoint ainsi Lester B. Pearson et William Lyon Mackenzie King, deux anciens premiers ministres canadiens qui se sont également fait décerner l'Ordre du mérite britannique. Il rejoint également Nelson Mandela et Margaret Thatcher.

L'ancien premier ministre se dit très heureux de recevoir cet honneur, institué en 1902 par le roi Édouard VII. « Je suis bien honoré, un peu surpris, mais je suis très reconnaissant à la reine de m'avoir donné cet honneur parce que c'est très personnel », affirme Jean Chrétien.

« C'est un cadeau de la reine elle-même, ça ne passe pas par les gouvernements. Alors, nous sommes 24 membres, et on est remplacé lorsqu'on meurt et je suis très flatté », ajoute-t-il.

Jean Chrétien recevra cet honneur probablement cet automne lors d'un voyage en Grande-Bretagne.

L'Ordre du mérite est un groupe très sélect qui ne compte que 24 personnalités à la fois. Cet honneur a été institué en 1902 par le roi Édouard VII pour récompenser les mérites artistiques, littéraires, scientifiques et les années de service public de certaines personnes. L'ancien premier ministre libéral Lester B. Pearson fut le dernier Canadien à recevoir cet honneur, accordé par la souveraine à sa discrétion.

«La Reine est heureuse de nommer le très honorable Jean Chrétien, l'ancien premier ministre du Canada, comme membre de l'Ordre du mérite», peut-on lire dans un communiqué émis par le bureau de presse de la couronne britannique.

L'ancien président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela, est un membre honorifique de ce groupe. L'ancienne première ministre de la Grande-Bretagne, Margaret Thatcher a aussi été décorée de l'Ordre du mérite.

Dans une entrevue accordée à Cyberpresse, ce matin, M. Chrétien s'est dit touché par le geste de la reine Elizabeth II.

«C'est un beau cadeau de la reine. Il n'y a pas beaucoup de Canadiens qui l'ont reçu. C'est un compliment intéressant de sa majesté. C'est toujours agréable que l'on reconnaisse le travail que nous avons fait. Je l'accepte avec plaisir et humilité», a affirmé M. Chrétien.

L'ancien premier ministre, qui a dirigé le Canada de 1993 à 2003 et a conduit le Parti libéral à trois victoires majoritaires de suite, est aussi décoré de l'Ordre du Canada. M. Chrétien a eu une longue carrière politique qui s'est échelonnée sur 40 ans.

Les membres de l'Ordre du mérite se réunissent une fois l'an à Londres. Une cérémonie officielle de remise de l'Ordre du mérite devrait avoir lieu au cours des prochaines semaines.

La reine Elizabeth sera d'ailleurs en visite au Canada en 2010, en compagnie de son mari le duc d'Édimbourg. Les dates et les lieux visités ne sont pas encore connus. Ce sera la 25e visite au Canada de la souveraine depuis son accession au trône en 1953, la dernière remontant à 2005.



Publié le 14 avril 2012
Musée de Jean Chrétien: le Canada dans le monde
(Shawinigan) Une sculpture de jade chinoise, une théière de porcelaine russe et un pot à pharmacie de faïence espagnol sont quelques-uns des 400 cadeaux protocolaires des quatre coins du globe qui seront exposés au Musée du premier ministre Jean Chrétien - Le Canada dans le monde, à l'Espace Shawinigan de la Cité de l'énergie à compter du 16 juin.

Deux mois avant l'ouverture du musée, la direction a convié Jean Chrétien lui-même et les représentants des médias à constater l'état d'avancement de l'aménagement des lieux et à en savoir plus sur le contenu qui y sera mis en valeur. Le directeur de la Cité de l'énergie, Robert Trudel, estime à «70-75 %» le degré des travaux de construction et de mise en place complétés dans l'espace qui servait jusqu'ici d'entrepôt.

«C'est l'aboutissement d'une dure bataille avec le P'tit gars de Shawinigan pour le convaincre de partager les cadeaux reçus dans le monde», a lancé le président du conseil d'administration de la Cité, Roland Desaulniers, dans son allocution de bienvenue hier. Loin de nier la remarque et ce qu'elle sous-entend, l'ancien premier ministre l'a appuyée en affirmant: «Trudel m'a achalé pas mal».

«J'ai hésité longtemps. Je ne suis pas encore mort, et ne souhaite pas mourir bientôt! Alors... un musée en mon nom?», a réfléchi M. Chrétien devant l'insistance de Robert Trudel. «Ce qui m'a finalement convaincu est l'association avec l'UQÀM et le côté éducationnel de tout ça», a-t-il confié.

Car il faut le dire, ce musée ne se limite pas à un étalage des cadeaux reçus par Jean Chrétien en Thaïlande, aux Philippines ou au Chili. À ce volet d'exposition de présents protocolaires s'en greffe un autre qui explore la politique étrangère du Canada entre 1993 et 2003, soit la décennie où Jean Chrétien a dirigé le pays.

Les thèmes du commerce international, de la diplomatie, de la paix et sécurité et du développement international seront explorés dans cette portion, vulgarisée par divers moyens dont du texte plus conventionnel, du matériel audio-visuel et des tableaux et bornes interactifs. Le développement de ces thèmes sera notamment alimenté de références à des rassemblements tels les sommets du G7, de la Francophonie ou des Amériques, à des événements comme le 11 septembre 2001 et à différents conflits.

«Évidemment les cadeaux c'est très intéressant, très beau, mais... 800 cadeaux dans mon living room, c'est bien trop. J'aurais pu les vendre sur eBay, mais j'ai décidé de donner ça pour les gens d'ici», a rigolé Jean Chrétien avant de mettre l'emphase, plus sérieusement, sur les atouts pédagogiques du musée, surtout en ce qui concerne la démystification des organisations internationales et du rôle du premier ministre dans la politique mondiale.

L'apport des chercheurs

Trois chercheurs de la Faculté de science politique et de droit de l'Université du Québec à Montréal ont travaillé à documenter les cadeaux protocolaires et à en dégager l'origine et la signification, en plus de créer «la trame historique et politique qui encadre le parcours au sein de ce nouveau musée», tel que formulé par le doyen de la faculté, Jean-Pierre Beaud.

Celui-ci assure que les chercheurs ont «effectué un travail de simplification sans tomber dans le simplisme» en privilégiant la justesse du propos dans sa clarté. L'intérêt pédagogique du projet a aussi séduit le doyen de la Faculté, qui apprécie que le grand public puisse être davantage informé du rôle du Canada dans la politique internationale.

«Enfin, cet espace musée est une occasion d'aller plus loin en encourageant les activités de recherche et de diffusion des connaissances», a conclu M. Beaud en mentionnant les projets d'essor de la vocation pédagogique du musée sur les thèmes de la politique étrangère du Canada et de ses relations internationales.

Robert Trudel a même mentionné l'expression «centre de recherche» en évoquant le développement de l'angle didactique du musée. «On a voulu diminuer le coût du projet pour l'accélérer», a-t-il précisé pour expliquer le report de cette autre phase.

En parlant de coûts, Jean Chrétien lui-même a indiqué que deux tiers des fonds requis pour l'ouverture du musée tel qu'il sera inauguré provenaient du secteur privé, en refusant de nommer les donateurs ou le montant total de l'investissement.